Antéchrista - Amélie Nothomb

D'habitude, c'est un auteur que j'évite, on m'en a dit trop de mal, parce que très noir et brouillon, je crois. Mais elle m'a dit, "lis-le", alors moi, j'obéis.

Le livre m'a ramenée en arrière, des années en arrière.
Y'en a qui ont mal vécu le collège ou le lycée parce qu'ils étaient gros, trop intellos, trop mal habillés (=pas de Marques), trop souvent absents parce que malades, et j'en passe..

Moi, je l'ai mal vécu parce que j'étais invisible.
Et parce que quand on me voyait, c'était pour se foutre de moi, de mes vetements sans marques, trop petits des fois, des vetements qu'on ne m'avait pas acheté mais qu'on m'avait donné.
J'ai bien connu ce sentiment d'invisibilité quand tu essayes de t'intégrer à un groupe déjà formé, et qu'ils ne te parlent pas, ne te voient pas, t'ignorent, jusqu'à ce qu'ils aient besoin de toi comme 4ème pour jouer aux cartes.
En primaire, on m'appelait la grosse. Parce que j'étais maigre. Je croyais que c'était parce que j'étais réellement grosse, je n'avais que 7 ans et ne comprenait pas.

Ce livre m'a ramenée tellement longtemps en arrière qu'en reposant le livre, je retrouvais ce gout amer dans la bouche, de n'être intégrée à rien, de ne pas exister. Ce coté manipulateur des gens qui ont une cour qui gravite autour d'eux. Ce coté être manipulé parce que sinon on meurt. Ce désespoir infernal et vide de sens. Et lorsque j'arrivais à me faire UNE amie (hasard, quand tu nous tiens), être éclipsée par elle, toujours.

J'ai retenu cette phrase, dans ce livre "On se trompe quand on croit lire un livre au hasard".
Et c'est très juste.

Le livre en soit est pas toujours bien écrit, je trouve ces phrases trop courtes ce qui coupe la respiration. Et je n'aime pas les répétitions au fil du livre comme "l'auteur de mes jours" pour dire mon père, qui revient tellement qu'on a envie de lui en foutre une.
Juste, j'ai à redire sur la fin.
Sa 1ere fin, faite dans l'amphithéatre était parfaite, elle aurait dû s'en tenir là.
Sa faim de fin, non-faim d'ailleurs, m'a perturbée violemment. Le miroir de la chambre où se joue une faim et une non victoire, cette détresse était de trop pour mon coté encore fragile. Mais visiblement, l'auteur est ainsi.

Je me rapelle qu'on m a humilié longtemps au collége.

Puis un jour ... j'ai envoyé boulé un mec sur plusieurs mêtres ...

Personne n'a compris ...

Je crois qu'à partir de cette periode plus personne m'a fait chier.

Qu'est ce qui s'est passé ... je ne sais plus.

...moi c'était les pantalons en velour cotelé ... alors que tout le monde avait des jeans, les bretelles car j etais trop maigre ... ( 22 kilos en 6 eme pour un sac à dos de 11 Kilos ).

et puis un livre à la main, toujours ... malédiction.

Enfin ... a la fin je devais avoir " the eyes of tiger " ... personne n'osait plus me faire chier.

Ca, ca n'a pas changé

Exact

Moi j'ai commencé à m'imposer ya tellement peu de temps, que ça ne vaut meme pas le coup d'être mentionné.
Sinon que repasser par toutes mes années d'existence, non merci.

On est bien, là, aujourd'hui. Je trouve. Non ?

Pour en revenir au livre.. il laisse un sacré gout de déjà vu dans la bouche, c'est tout de même très fort (faut juste passer à coté des carricatures qu'on croise de temps en temps)

oui on est bien maintenant ma douce

j'ai connu, jusqu'à ne plus avoir envie de faire partie d'une quelconque bande.
Et en fait, c'est qui nous a réuni ... "les autres" ... grâce à deux points communs : ne pas être intégré dans "les" cours, et la passion du JDR.

A tiens oui idem

En fait non ce qui m'a surtout maginalisée c est etre la seule fille du groupe de JDR

D'accord pour le fond, d'accord elle parle de quelque chose que j'ai effectivement aussi connu. Trop intello, trop jeune, trop effacée, trop rien. D'accord rien que la pensée d'un retour en arriere, a cette humiliation de ne pas exister, a cette honte d'etre eclipsée toujours, d'accord ca fait mal parce qu'on etait jeune et parce que ce genre de blessures reste longtemps.
Mais le livre non! C'est mal ecrit, c'est trop facile, ca accumule les clichés et c'est previsible. J'ai detesté le fait qu'elle transforme quelque chose qui me concerne et me touche au depart en, ca, la. J'etais assez enervée en le refermant.

J'ai lu pas mal d'Amélie Nothomb, bien que je ne la considère pas du tout comme véritablement révolutionnaire, et que je trouve qu'elle finit toujours par se répéter un peu. C'est plus son rapport avec le Japon qui m'intéresserait, par exemple.

Antéchrista m'avait assez bousculée parce que oui, ça parle effectivement de quelque chose qui m'a concernée et me concerne peut-être toujours. Et bien que l'écriture ne soit pas vraiment exemplaire, bah ... ça m'a fait quand même tout drôle, de voir ça caricaturé, peut-être, mais surtout représenté sous mes yeux.

Cependant, au bout d'un moment, le livre s'essoufle, il aurait fallu ou qu'elle innove un peu, ou qu'elle s'arrête au bout d'un moment.

...

Touchant quand même.
M'a laissé une certaine impression de malaise.

J'ai lu tout Nothomb, à l'exception de "acide sulfurique" qui est sortit cette semaine, plus le temps passe est plus je suis critique vis à vis de ces livres (déjà marre que Albin Michel nous les refourgue 15€90!).

Effectivement comme Nebelhime je pense qu'elle ressasse ses thèmes récurrents (tout est dans "hygiène de l'assassin" son premier) mais je ne sais pas pourquoi je persiste à la lire... Peut être parce que je m'en sens proche, peut être parce que j'aime son style pompé sur des auteurs japonais comme Ogawa...

J'ai beaucoup plus apprécié "antechrista" que par exemple "robert des noms propres".

Je n'ai toujours rien lu d'autre d'elle.. il faudrait peut-être..

Ambre a écrit:

Je n'ai toujours rien lu d'autre d'elle.. il faudrait peut-être..

Tu veux qu'on te conseille?

Je veux bien oui, parce que ce qu'on m'en a dit m'a toujours bien rebuté. Elle me semble super sombre comme femme, et j'ai surtout besoin de vie, si tu comprends un peu ma pensée.. Mais je veux bien oui

Effectivement les sujets qu'elle aborde sont assez dérangeant, que ce soit en eux-même où bien dans le style qu'elle choisit pour les présenter...

En réfléchissant je te proposerais bien "Le sabotage amoureux" sorte de "Guerre des boutons" dans l'esprit et qui nous rapporte l'enfance de l'auteur en Chine... Un peu moins rebutant que "La méthaphysique des tubes" qui est trés révélateur de la vision que les japonais ont des enfants et aborde sa vie avant l'épisode précédent...

Ok.. je te dirai ça, quand j'en prendrai un, si j'ai aimé ou non

Tiens, vous ici ??
On s'est loupé de peu