A toi là, toi qui te cache

Je lis des trucs qui me rendent folles sur le Net, qui me mettent dans un colère noire... parce que je ne sais pas et que je ne peux pas comprendre... Des choses qui me font mal parce que , comme je ne peux pas les comprendre, je ne peux pas aider... du moins je ne sais pas comment...

J aimerais lui dire Laches tout ! Rien ne te retient là bas ! Bon Dieu ! Au contraire + de mal que de bien !!!

Jaimerais aller la chercher et la ramener ici par la peau des fesses, la secouer... mais si elle se cassait comme du cristal ?? et pourtant je sais bien que pour être passée par là, il n'y a que comme ça qui lla ferais bouger, tenter quelque chose et ne pas la laisser sur cette corde raide, ce fil si fin qui va casser.


Peut etre suis je cruelle de penser comme ça alors que tout le monde doit l'entourer, la protéger, ne pas savoir quoi dire... J'ai envie de lui dire Viens, changes de vie et n'aies pas peur de laisser l'Autre s occuper de toi ... Venir pour consolider ce fil qui tend au fil des jours...

Je ne me cache pas Chrys, je vis différemment.
J'ai débranché le net le temps de la présence de ma cousine (qui revient à la fin de la semaine), et je ME débranche du net pour vivre autre chose, faire autre chose, différemment. Je ne me cache pas, je ne me livre plus. C'est tout.

On m'entoure mais sans plus, et n'en demande pas davantage. Dame BLanche est toujours présente si je m'effondre, présente quand j'explose de bien-être. Je suis comme les maniaco-dépressifs, parfois je vole, saute, illumine tout, et quand cette phase d'explosion est terminée, j'enchaine sur la dépression pure et dure et me rattrape comme je peux. Parce que le corps s'équilibre, il lui faut compenser. Il faudrait que je fasse des analyses sans doute, pour prendre des oligo éléments ou autre équivalence qui doit manquer à mon corps.

Je suis en train de trouver cet équilibre, loin du net et sans médicaments. Et sans les gens pour me secouer ou m'entourer.

Je me servais de mon blog pour laisser les mots filer de moi, les déposer dans un écrin et les y abandonner, ne plus y toucher. Ca me faisait du bien, de les laisser partir de moi. J'aimerais faire comprendre aux gens qui me lisent que les mots que j'expose correspondent à un instant X, qu'une fois évacués ils n'existent plus en moi, que s'inquièter parce que je dis "aie j'ai mal" n'a pas de sens parce que les gens vont le lire peut-être 45 minutes après mon passage, et que moi ça m'aura fait du bien, et que déjà mon sourire sera revenu.
J'avais besoin de ça.
J'ai déjà du l'expliquer 20 fois.


Chrys, j'ai déjà tout lâché. J'avais un toit sur Paris et un jeune homme que j'aime beaucoup, du travail là bas j'aurais trouvé. J'ai tout lâché, je suis venue ici, sans argent, sans toit au desus de la tête. J'ai galéré 3 mois alors qu'à Paris j'avais la sécurité. J'ai tout remis en cause, je suis contente de l'avoir fait. Parce que je ne pouvais réussir à me trouver que comme ça.
Et mes rechutes, elles sont nécessaires. Douloureuses, incompréhensibles peut-être. Sa mort a tout basculé, tout explosé. Je ne recolle pas, je crée autre chose. J'apprends. Laisse-moi chuter sans hurler, pleurer sans me dire "ne pleure pas". Les émotions sont faites pour être sorties, pas tues, pas enfouies, pas bousculées. Je vis mes émotions et c'est nouveau pour moi. Empecher quelqu'un de pleurer est une erreur, le secouer ne fera qu'enfouir ce qui doit être sorti.

Je sais que tu t'inquiètes. Mais je m'en sors.
Là, il y a deux jours, on vient de me blesser. Je ne savais pas qu'on pouvait encore. Pas de chance, ça a coincidé pile avec les 10 mois de sa mort, ça reste une date bancale, chaque mois. J'ai analysé, souffert un peu, grandit encore. La personne en question qui m'a blessée devrait avoir droit à sa 2nde chance, s'il sait s'en servir. Parce qu'on est des êtres humains, pas infaillibles.
Mais qu'on me laisse me blesser et avancer, exprimer mes émotions, c'est tout ce que je demande Chrys.. le comprends-tu ? Oui, le fil sur lequel je suis est souvent très mince. Mais il tient, et tiendra. Parce que je parle, m'exprime, pleure, évacue. Et souris. Sans être bousculée pour vivre.

J'aime les mots.. dois-je les taire d'après toi ?

Tu es un petit bout de femme tres courageuse en tout cas... qui tient sans médicaments (enfin je crois) ce qui n est ps mon cas...

Bisous

Les médicaments, j'ai essayé, j'étais encore plus suicidaire avec alors j'ai tout stoppé très vite. A peine 10 jours en fait. J'osais meme plus me lever du lit de peur de faire une connerie..
Donc, sans rien. Ca m'a demandé plus de temps, et plus de rechutes aussi, par rapport à quelqu'un qui aurait été suivi chimiquement. Je sais juste que 10 mois après sa mort, je suis "heureuse" d'avoir pu évoluer sans cette aide là, parce que je n'ai pas la peur de stopper un traitement, et que je dois ce que je deviens à moi-même, et aux personnes qui m'entourent bien sur. J'ai les idées bien claires.
Bon bien sur, sauf quand je rechute. Comme l'autre soir, quand tu as réagi violemment. Mais ce sont ces chutes là qui me font avancer

Je ne sais pas si je suis courageuse.. j'ai juste décidé une bonne fois que ma vie de merde, ça suffisait. Merde à la famille aussi.
Et j'ai une petite vie pas si mal, qui se met doucement en mouvement.. malgré des larmes qui parfois coulent. Inévitable..



Tu t'inquiètes moins ?

Scuses moi du retard dans ma reponse, on demenage demain et vu que je retravailler, c'est vers 22h00 que je peux enfin me poser 5 minutes

Je te fais de gros bisous car je n aurais pas le Net pendant 15 jours

Je m'inquiete 2 % de moins A bientôt

bah c'est déjà ça !!!!

Bon déménagement, et à bientot Dame Chrys