Wildcats/X-men

Préambule du rédacteur : J’espère que l’avis qui va suivre bien qu’assez ardu (pour ne pas dire « technique »(rire)) restera compréhensible du plus grand nombre… Ne doutez pas que j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire… (peut être de façon trop égoïste justement ?)
Ceux qui auront des questions ou des remarques seront bien reçus… En fait c’est le contraire qui serait plus « blessant »…

Depuis toujours les divers responsables de séries de comics se sont essayés à faire se rencontrer leurs personnages respectifs, c ’est l’un des projets de cette « pratique » dite du « cross-over » (terme également utilisé pour les feuilletons télé, et à ne pas confondre avec celui du « spin off » où là c’est un personnage d’une série qui devient le héros d’une autre en solo…) qui nous est proposé dans ces albums des éditions « Soleil », qui a à son catalogue d’autres BD du genre (Batman, JLA,Authority,Planetary), ou des collectifs œuvres de divers illustrateurs se rapportant à la même culture (« Wildstorm Galerie » par exemple nous présente les super héroïnes de la licence en sous-vêtements ou maillot de bain… A voir également « les super héros selon Boris Vallejo (illustrateur auquel les éditions « J’ai lu » doivent un grand nombre des couverture de sa collection SF) et Julie Bell ».)

Au programme de cette série en quatre volumes , la rencontre de deux équipes de super héros, d’un coté les X-men (plus célèbres que jamais depuis leur adaptation au cinéma par Bryan Singer, dont les échos du second épisode commencent à nous parvenir…) et de l’autre les Wildcats (moins connus du public sans doute, mais qui fit l’objet d’un dessins animés tout comme les mutants déjà cités, ou bien encore « Spawn » de Todd Mac Farlane qui tout comme Jim Lee , l’un des créateur des Wildcats avec Brandon Choi lança sa propre maison d’édition (Wildstorm) au début des années 90, projets qui remirent en question la suprématie de Marvel et DC)

Au plus exactement quatre histoires à travers le temps où dans les deux premier tomes certains membres ou futurs membres d’une des formations successives des deux équipes se rencontrent et combattent cote à cote, voir plus si affinités, les deux suivant de la série les réunissant au grand complet pour discuter des évènements passés pour ceux qui les ont vécus, mais aussi pour comparer leur façon d’appréhender leur « métier » ou bien encore leur propre existence.

« L’age d’or », « L’ère des lumières », « Les temps modernes » et « Les années noires » ont chacun leurs propres scénaristes et dessinateurs, ce qui « malheureusement » donne à l’œuvre complète un manque de cohésion évident.
Chacun ayant son propre style, mais montre bien l’esprit qui règne sur cette initiative, à savoir que chacun peut avoir sa propre vision de cette rencontre « intercomics », et que sens nul doute les choix effectués l’ont été en fonction des goûts personnels de ces auteurs et illustrateurs qui y ont réfléchis, en essayant toutefois de garder un fil rouge venant curieusement s’inscrire dans l’intrigue de chacune des séries.

Avant de développer succinctement chacun des quatre récits rapportés et de les commenter, un petit paragraphe pour les néophytes afin de leur expliquer ce qu’il en est des X-men et des Wildcats. (certain trouveront ce rappel un peu tardif…)

Les X-men sont un groupe de mutants, comprenez des individus qui sont nés avec des « pouvoirs » de part la présence dans leur ADN de gênes spécifiques, rassemblé à l’origine autour du Professeur Charles Xavier, fondateur d’une école censée aider ces personnes « à part » à se maîtriser et à s’intégrer dans la société qui effrayée par leur différence les assimile à des monstres (ce à quoi certains ressemblent par leurs aspects) mais qu’ils protégent car « plus faible » néanmoins.
Une philosophie qui malheureusement n’est pas partagé par l’ensemble des mutants qui pour certains s’estiment comme une « race supérieure » à laquelle tout est dû (cf le personnage de Magnéto, malheureusement absent ici).
Enfin d’autres n’ont sur le sujet aucune idée politique et se contentent de profiter « bêtement » de leurs talents en se cachant dés lors que la populace fait preuve d’agressivité à leur égard.

Crée par Stan Lee et Jack Kirby la série existe depuis des décennies tout comme Spider-man ou Les quatre fantastiques et l’école pour jeunes surdoués a vu nombre d’étudiants se succéder dans ses rangs, pour les plus connus Cyclope, Marvel girl (qui devint Phénix) pour les piliers fondateurs, et Wolverine qui fit parti de la seconde séries dite des « nouveaux X-men » avec d’autres comme Storm, Diablo ou Colossus. Une équipe de base qui ne tarda pas à se décliner au travers d’autre groupes comme « Les nouveaux mutants » ou « Generation X », les premier convertis aux aspirations de Xavier se retrouvant à la tête de groupes plus jeunes ou délocalisés… (« Excalibur » (autre groupe de mutant ayant pour chef « Shadowcat » (Kitty Pride)) par exemple avait pour base de repli l’Angleterre.)

Plus récent dans le monde des comics, les Wildcats quant à eux, sont un groupe hétéroclite composé de mutants, de robots, d’extra-terrestres, et d’humains rassemblés autour d’un riche industriel du nom de Jacob Marlowe, en réalité la réincarnation d’un extraterrestre millénaire (Lord Emp), et qui les a rassemblé pour contrecarrer les plans d’invasion des Daemonites, venus des étoiles également et qui grâce à leur pouvoir polymorphes espèrent réussir comme ils ont pu le faire par ailleurs en se substituant aux dirigeants de ce monde.
Avant de lancer « Wildcats » et également « Gen13 », Jim Lee a été reconnus pour son travail sur les X-men dés lors difficile de ne pas voir de parallèles entre les deux séries dont certains personnages ont des allures similaires. (Wolverine et Warblade pour le plus « frappant » (toutes deux ayant pour « armes » des griffes en métal…)

Les Wildcats se sont Voïd, Voodoo, Warblade, Grifter, Maul, Zealot, Spartan et Majestic.

La force de ce « cross over » en quatre épisodes est l’exploitation savante d’intrigues avoisinantes et de similitudes de caractères ou d’histoire personnelle entre les personnages de manières souvent assez cocasse…

Mais revenons aux bandes dessinés qui nous intéressent…

« L’age d’or » (Ah, L’age d’or ! (rire)) nous rapporte la rencontre au moment de la seconde guerre mondiale entre Wolverine (Serval en français), alors encore agent des service secret canadien, pas encore pourvu de son squelette en adamatium et Zealot, féroce et « sculpturale » guerrière de la Coda, une caste de tueuse fondée afin d’éradiquer les Daemonites, qui ne pouvait être inconnu d’un spécialiste des triades comme Logan. (hé hé)

Une course contre la montre afin de récupérer un parchemin « extra-terrestre » tombé dans les mains des représentants du deuxième Reich, infiltré par les Daemonites, et que les services secrets des forces alliés s’essayent à récupérer, la formule y étant rapporté devant amener l’enfer sur terre, en réveillant une quelconque force obscure.

Un scénario de Scott Lobdell (habitué des séries mutantes, mais qui a également filé un coup de main sur « Iron Man » ou « Darkness » (Top cow)), mis en image par Travis Charrest (surtout connu pour ses couvertures) dont le style qui privilégie le noir et blanc, auquel s’intègrent des couleurs très pastelles, donne à l’ensemble un effet graphique caractéristique, qui sied particulièrement à l’époque rapportée. C’est de ce point de vue irréprochable…

L’attrait du récit en revanche se résume à voir les deux héros « casser du nazis », en assumant leurs caractères que tout oppose (le macho contre l’amazone) au travers de vannes et de situations que certains pourrait qualifier d’« éculées ».

Les dons de prédictions de la mystique Zealot qui lui font donner à son compagnon d’aventure une arme en forme de griffe prêtant tout juste à sourire….

Sans doute le tome le plus « indépendant », l’intrigue faisant intervenir des personnages « hors norme » (Quel age a Wolverine ?), dans un contexte où les autres n’existent tout simplement pas, aucune référence aux X-men ou au Wildcat qui ne sont pas encore « fondés », pas de véritable interactivité avec l’ensemble du « cross over », ou l’histoire des groupes.

Mon préféré « L’ère des lumières », est l’œuvre Jim Lee (RHAAAAA LOVELY !), Scott Lobdell en signant là encore le « story-board ».

Sans conteste, le plus étoffée, le plus réfléchi, la rencontre de Grifter et Strange Girl dans les années 70, a de fabuleux, outre de rapporter une « love-story avortée » entre ces deux personnages, de s’avérer un récit faisant références à de nombreux événements futurs des deux séries et cela en revenant sur des événements totalement occultés aux lecteurs qui les suivaient à ladite époque, en faisant intervenir de nombreux personnages secondaires (Nick Fury et le S.H.I.E.L.D, Mister Sinister, Pike et même Gambit sur les planches un et deux !)

Une merveille de reconstitution, où l’on revoit les premier X-men dans leurs costumes « presque » d’origine. (Le fauve sans sa pelure bleu ! Cyclope et sa visière à bouton ! Les enfantillages d’Angel et Iceman !)
L’esprit « bon enfant » des premiers Marvel est particulièrement bien reproduit et opposé à celui de la collection Wildstorm qui apparu au moment ou celui-ci n’était plus à l’ordre du jour. (« Non, je ne peux pas j’ai un copain tu comprends… »)

Aujourd’hui les héros sont « sexués », moins innocents, plus torturés psychologiquement… Le graphisme de Lee est sans équivoque, on en vient à applaudir toutes les tentatives du genre que sont les séries « ultimate » (cf mon avis sur Spider-man le film »).

Le parallèle entre les Daemonites et les Broods (connus des fans des X-men) tombe à pique, deux races extraterrestres influencées « Alien », ayant des capacités de « mimétisme » ne pouvaient que faire alliance pour éradiquer les humains…

De même, l’attirance de Jean Grey pour Cole Cash coule de source, et préfigure celle que l’héroïne aura plus tard envers Wolverine, au moment du passage de John Byrne (dont j’aime beaucoup également le graphisme, plus simple que celui de Jim Lee, mais assez similaire…) sur la série X et dont « la mort de phénix » est le paroxysme du génie. Le personnage de Grifter s’avère en effet avoir autant de point commun avec Logan qu’avec Warblade qui n’adopte finalement que son allure.

Phénix que l’on retrouve justement dans le troisième tome de la série « Wildcats/X-men » intitulé « les temps modernes » aux graphisme là encore très différent (celui que j’apprécie le moins…) est l’œuvre d’Adam Hughes (la série « Ghost » que je ne connais pas très bien, car je n’y ai pas accroché).
Des illustrations que je trouve trop simples presque caricaturales et qui dénotent vraiment des deux autres volumes….

L’histoire concoctée par le scénariste anglais James Robinson et se déroulant de fait dans son pays d’origine aurait pu être très intéressante mettant en scène une « filiale » du célèbre « club des damnés » sorte de club aristocratique mutant qui se réfère au jeu d’échec, mais souffre malheureusement de la faiblesse des dessins et d’une certaine ressemblance avec le premier volume : il est la aussi question de cérémonie diabolique ayant pour finalité de lâcher sur la terre une quelconque force démoniaque, domaine qui habituellement n’est pas véritablement abordé dans les séries américaines en question. (influence européenne)

L’alliance entre ledit club et les Daemonites est assez floue et l’épisode apparaît finalement comme une conclusion assez décevante du « cross over », malgré la présence au complet des élèves de Charles Xavier et les alliés de Lord Emp, ce qui d’un point de vue temporel est assez inconcevable.

En effet la composition des X-men est caractéristique de leurs aventures dans les années 80 (telles qu’on a pu les lire dans « Special Strange »), hors le récit est censé se situer à la fin des années 90 et plus précisément au printemps 1997.

Ce qui amènerait à penser que la rencontre des deux équipes à lieu sur un monde alternatif (phénomène qui n’est pas absent de la mythologie des séries Marvel) où les choses ne se sont pas déroulées comme sur celui de l’univers de référence.
Zealot et Wolverine entre autre se rappelant l’un de l’autre, c’est dés lors qu’il en serait de même pour toute la série, ce qui remet en cause certaines idées scénaristiques assez intéressantes comme par exemple la façon dont Mister Sinister se procure l’ADN de Jean Grey pour créer son clone, Madelyne Pryor, que Cyclope finira par épouser et dont il a un enfant… (Dans l’excellent tome 2)

Cette « hypothèse » se voit confirmer au travers du dernier tome, « les années noires » qui reprend une trame classique de l’univers X, au travers la vision d’un futur on ne peut plus sombre pour les représentants de la race mutante, pourchassés par les Sentinelles. Une vision apocalyptique qui se voit amplifiée par la fusion entre la technologie des robots de Trask (Inventeur des robots policier géant) et celle des Daemonites condamnés par la destruction de leur planète natale par la race de Lord Emp, lui aussi exilé sur notre bonne vieille planète Terre.

Warren Ellis (autre scénariste britannique de renommé qui a travaillé sur « Excalibur » et à qui l’on doit d’autres séries originales telles « The Autority » ou « Planetary ») s’associe à Mat Broome (dessinateur d’Image qui a fondé Digital Broome) pour mettre nous décrire l’an 2019 et ses groupes de super-héros morts ou asservis par des inhibiteurs de pouvoirs organiques extra-terrestres (ils ont un alien dans le bide !), collabos (comme les anciens membres du groupe DV8 (autre série de la maison d’édition de Jim Lee et Brandon Choi ) ou résistants. (Shadowcat reprenant le rôle de leader laissé vacant pour une Tornade (Storm) Traumatisé par la mort de certains de ces amis)

La conclusion de cette saga, que l’on pourrait qualifier de « messianique », souffrira du style inconstant de son dernier dessinateur qui rappelle les faiblesse du tome 3, rassemblant les WILDCATS et les X-MEN, là où Robinson semblait les avoir clairement séparés, l’aspirations des uns et des autres s’avérant clairement antagonistes,bien que scénaristes et dessinateurs se soient auparavant ingéniés à mettre en avant dans les deux premiers volumes les points communs des teams de Marvel et Wildstorm.

Chaque tome, reprend des illustrations d’autres dessinateurs de renoms inspiré du contenu de chacun, ma préférence étant encore une fois pour celles de « l’ère des lumières » œuvres de Jim Lee, Neal Adams et Scott Williams (RHAA LOVELY !). Lee s’en offre aussi une dans le premier volume est c’est là aussi somptueux…

Bref, (dit-il après plus de 2400 mots sur le sujet) un « cross over » en albums de qualité qui vaut le détour, malgré pas mal de défauts, pour les fans de l’une ou l’autre des séries comics, qui laisse encore la place à de nombreuses possibilités et intrigues pour le futur, et même le passé….

Cela reste néanmoins moins indispensable à mon sens que des chef-d’œuvres comme « Dark Knight » de Miller ou « The watchmen » de Moore.

:/

Ce qui me gêne le plus dans les comics, c'est qu'au bout de 20 ans, les errances des héros sont tellements torturées qu'on finit par se demander si on parle toujours du même.

Je me souviens de l'époque où Malicia était une mauvaise mutante, ennemie personnelle de Dazler (quelqu'un s'en rappelle ?) ...

Mais de nos jours, c'est une gentille ... à ni rien comprendre ...

En même temps, j'ai décroché y'a pas mal de temps Wink

20 ans tu es gentil!

Effectivement Malicia (Rogue) n'est plus ce qu'elle était, je trouve même qu'elle a rajeuni, à moins qu'être méchant vous transforme en mégère... Very Happy

Dazzler! Biensûr je m'en souviens, mais maintenant les boules à facette se font rares!
Pour les nostalgiques Marvel à réedite ces séries en intégrale (Les traductions ont été refaite et ça fait drôle de voir ds gros mots!)
Tu trouveras Dazzler au moins dans celle qui regroupe les épisodes de 1981 des X-men...